Pour répondre aux transformations de la société et à l’essor des nouvelles technologies, l’ESME Sudria lance ce semestre cinq nouvelles Majeures pour inscrire ses étudiants dans le futur de l’ingénierie.
Après deux Majeures dédiées à l’évolution de la santé, c’est au tour de la Majeure Énergies Renouvelables et Smart Grids de livrer ses spécificités en compagnie de Mohamed Barara, enseignant-chercheur et responsable de ce cursus qui permet aux ingénieurs de maîtriser les nouvelles énergies et développer des techniques innovantes dans le respect des normes environnementales.
Aujourd’hui, il n’est plus rare d’entendre parler de l’importance du défi que représente les énergies renouvelables. Quel rôle peuvent jouer les ingénieurs à ce sujet ?
Mohamed Barara : Un rôle très important ! En effet, les récentes innovations faites dans les domaines des systèmes de contrôle ont conduit les ingénieurs à mener des investigations de façon à améliorer la qualité et l’efficacité de la conversion de ces énergies renouvelables. Avec cette Majeure, l’objectif est donc de pouvoir former des ingénieurs capables de directement travailler dans ce secteur après avoir acquis de nombreuses compétences autour des énergies renouvelables.
Ces ingénieurs pourront, par exemple, collaborer avec des énergéticiens pour développer des nouveaux logiciels pour les Smart Grids à base d’énergies renouvelables – les réseaux intelligents au cœur de la nouvelle révolution industrielle façonnée par le numérique – ou encore améliorer les réseaux d’énergie. Il s’agit de répondre de façon innovante à cette transition énergétique qui devient désormais une nécessité. Nous savons tous que les énergies fossiles comme le pétrole seront moins accessibles à l’avenir : c’est donc un sujet plus que d’actualité, qui concerne tout le monde et qui représente surtout un beau challenge au niveau mondial.
Quelles sont ces fameuses énergies renouvelables ?
Elles sont de natures diverses. L’énergie peut être produite grâce aux panneaux solaires, aux éoliennes, à la biomasse, aux dispositifs hydrauliques… Les énergies renouvelables peuvent vraiment être de différentes sortes : solaires, marines, etc. Elles sont beaucoup plus accessibles et très adaptées à la production. Cependant, le caractère aléatoire de ces sources nous impose d’établir des règles de dimensionnement et d’utilisation des systèmes de commande pour les exploiter dans les meilleures conditions.
Bien que généraliste, l’ESME Sudria a toujours attaché une grande importance à l’ingénierie dans le domaine de l’énergie. Cette nouvelle Majeure s’inscrit dans cette grande tradition, non ?
Effectivement. Créer cette nouvelle Majeure suit cette approche. Face au défi de la transition énergétique, nous devions permettre à nos étudiants de comprendre les enjeux socio-économiques, les sujets portant sur la transformation et le stockage de ces énergies renouvelables ainsi que le traitement de l’information, mais aussi la numérisation de la production et l’acheminement de l’énergie. Ce dernier point est capital car il concerne directement les Smart Grids. Il fallait que l’ESME Sudria puisse diversifier sa formation en ce sens.
Quels cours proposent la Majeure ?
En 4e année, la Majeure se focalise principalement sur les aspects techniques du domaine de l’énergie, avec des cours portant sur les installations électriques, l’approche industrielle, la motorisation ou encore les commandes de systèmes électriques. Sans ces bases, impossible de pouvoir aller plus loin ensuite ! En 5e année, l’enseignement se veut d’ailleurs plus poussé, avec des cours explorant les énergies renouvelables, les Smart Grids, le bâtiment à énergie positive, etc. Evidemment, les projets occupent également une place importante dans le cursus.
Justement, à quels genres de projets doit-on s’attendre ?
Les 4es années ont, par exemple, débuté des projets visant à développer des stratégies de contrôle pour l’exploitation des énergies renouvelables. En effet, l’intermittence de ces énergies fait que leur débit est, de base, incontrôlable. C’est donc un défi particulièrement intéressant et stimulant pour les ingénieurs que d’essayer de contrer cela ! D’autres projets sont davantage tournés vers l’optimisation, notamment en matière de stockage et de stabilité de l’énergie, la protection… L’objectif de l’ensemble de ces projets est de garantir l’exploitation de ces énergies renouvelables, mais aussi d’assurer l’équilibre entre l’offre et la demande des besoins énergétiques. Nos futurs ingénieurs doivent être aussi bien capables d’analyser les besoins en énergie renouvelable que de proposer la solution technique pour y répondre.
Quels sont les partenaires présents à vos côtés ?
De par son histoire, l’ESME Sudria a plusieurs partenaires dans le secteur de l’énergie. Récemment, elle a d’ailleurs organisé l’Innovation Week sur la transition énergétique en partenariat avec Engie Solutions. Engie solutions est d’ailleurs partenaire de la Majeure. Ce partenariat va nous permettre de faire intervenir les experts d’Engie dans les cours et de proposer aux étudiants des projets concrets. Des chercheurs et des experts en énergies renouvelables sont également amenés à régulièrement collaborer avec l’école et ses étudiants. Ainsi, un expert du Smart Grid et des stratégies de contrôle/commande de Sagemcom, une grande entreprise du secteur, travaille déjà à mes côtés sur les projets des 4es années et interviendra prochainement sur des modules de cours. Ce type de collaboration est fondamental pour offrir aux ingénieurs une bonne vision de ce que peut être la recherche dans le secteur industriel.
Vers quels métiers se dirigent les futurs diplômés ?
Les possibilités sont nombreuses ! On peut notamment citer les postes d’ingénieur conseil, d’ingénieur d’affaires dans les nouvelles énergies, d’ingénieur d’efficacité énergétique et d’ingénieur d’exploitation de réseaux d’énergie. Et avec leurs compétences, ils peuvent aussi bien rejoindre des grands groupes que des jeunes entreprises à la pointe de l’innovation.