Des chemises légèrement froissées, un balai de va-et-vient échevelé, des blagues qui fusent d’un groupe à un autre pour soulager le stress montant doucement, mais sûrement. Dix minutes plus tard, les stands sont installés. C’est l’heure, la tension s’apaise, les esprits s’aiguisent. Les étudiants fébriles et bouillonnants ont laissé la place à de jeunes ingénieurs passionnés et impatients de parler de leur création. Les Master Projects se sont emparés de l’ESME, et comme à l’accoutumée, nos étudiants de dernière année ont mis le paquet !
Plus de 110 d’entre eux ont vu leur projet sélectionné pour représenter les 18 majeures de l’école devant un jury composé de professionnels. À l’issue de cette journée haute en émotion, c’est 6 gagnants et un prix spécial du jury seront récompensés. Un seul gagnant pour chaque domaine représenté : l’énergie et l’environnement, la robotique et le design, les transports et la mobilité, la finance et le big data, les villes connectées et l’intelligence numérique. C’est donc avec un peu de fierté, d’appréhension et beaucoup d’anticipation, que ces futurs ingénieurs ont investi les deux étages de notre campus d’Ivry-sur-Seine pour révéler le fruit de plusieurs mois de réflexion et de labeur.
L’apogée de 5 années d’études d’ingénieur
Pour certains, le passage devant un jury a été assuré dans la dernière ligne droite. « On ne pensait pas participer il y a encore quelques semaines, car notre projet n’était pas aussi abouti que maintenant. », témoigne Émeline, l’une des créatrices de l’application Defibrill et étudiante de la majeure biotech & numérique. « Mais on a réussi à être sélectionnés pour les Master Projects ! Cela permet de clôturer nos cinq années d’études à l’ESME sur du concret. »
L’objectif de l’app’ développée par son équipe ? Rien de moins que de sauver des vies ! « Le constat est simple, le SAMU met 10 à 15 minutes pour intervenir une fois qu’ils sont prévenus d’un incident, affirme Émeline. Dans le cas d’un arrêt cardiaque, la victime va subir des séquelles irréversibles au bout de 5 minutes et au bout de 12, il n’y a aucune chance de survie. » C’est là que Defibrill exprime son potentiel : grâce à elle, la mise en relation avec le SAMU se fait de manière automatique une fois qu’un signalement a été effectué, économisant de précieuses secondes pour la victime. « Cela permet au SAMU de guider la personne qui a fait le signalement pour commencer les premiers secours dans l’attente de l’arrivée de leur équipe. »
En couplant à leur projet la localisation du plus proche défibrillateur et des conseils de premier secours, Émeline et ses camarades se sont fixés comme mission d’augmenter le taux de survie en cas d’arrêt cardiaque, qui n’est aujourd’hui que de 5 %.
L’IA à la rescousse des conducteurs somnolents ?
C’est le concept développé par l’équipe de Drowsiness Détection afin de réduire le nombre d’accidents de la route dus à la fatigue des conducteurs.
Leur système en mesure de détecter un assoupissement, à terme, devrait être capable de prendre le contrôle du véhicule pour le forcer à se ranger sur la bande d’arrêt d’urgence si le conducteur ne réagit pas aux nombreuses alertes de danger.
Nos étudiants ont su saisir l’opportunité pour se dépasser
De cœur, il est en également question lorsqu’on grimpe les étages du campus de l’école à l’occasion des Master Projects : chaque salle, chaque coin de l’établissement se retrouve gorgés de projets plus brillants les uns que les autres. Tous sont des candidats légitimes pour devenir les coups de cœur du jury. Cette culmination de six mois de recherche, encadrés par les intervenants de l’ESME, est l’étape finale de l’ascension de nos étudiants vers leur diplôme d’ingénieur. Leur projet peut-il soutenir un regard extérieur ? Une mise à l’épreuve ?
Les créateurs de Captoplus en sont, eux, convaincus. Oxygène, température, monoxyde de carbone… cet appareil embarqué évalue les risques encourus à l’aide de huit capteurs distincts. « Du simple avertissement au danger imminent, Captoplus aide à évaluer et à avertir du danger dans des situations extrêmes, explique Charlotte, étudiante dans la majeure Systèmes Embarqués. Initialement développé pour les pompiers, sous l’impulsion de notre responsable de projet, on a également étendu notre projet au profil d’alpiniste. »
Et pour cause ! Charlotte a elle-même l’habitude de grimper des sommets. « Je testerai la version alpiniste dans deux mois pendant une ascension dans les Alpes. C’est peu la fierté du projet d’être en mesure de le tester nous-mêmes sur le terrain ! »
Les Master Projects, plus qu’un projet étudiant, un projet de vie
Vos émotions au contrôle de votre expérience
La promesse de Qogames est d’analyser les émotions de l’utilisateur lors d’une partie de jeux vidéo et d’adapter son expérience de jeu en fonction de son ressenti.
Au-delà du jeu vidéo, le groupe d’étudiants pense déjà à des applications dans d’autres secteurs, comme la formule 1 ou le secteur médical.
Au détour d’un couloir, il est évident de s’apercevoir que les Masters Projects ne sont pas qu’une excursion pour certains, mais un véritable tour du monde, le projet d’une vie. « Notre plateforme, c’est un peu le Booking ou le Trip Advisor de l’éducation », déclare Guillaume, l’une des têtes pensantes derrière la plateforme Brain Bloom.
« Le concept est simple, sur Brain Bloom les utilisateurs ont accès à un catalogue de formations en ligne qui leur sont recommandées soit en fonction de leurs préférences, des formations qu’ils ont déjà suivies ou consultées, ou bien de celles suivies par leurs contacts. Coursera, Open Classroom, LinkedIn Learning… Le but est de regrouper toutes les offres sur une seule plateforme pour les utilisateurs et de faciliter la vente pour les créateurs de formation en ligne. À terme, on souhaite mettre en place des partenariats avec les acteurs du secteur. »
L’idée s’est avérée fleurissante, Brain Bloom a, en effet, été récompensé par le jury des Masters Projects lors de la cérémonie de remise de prix ce jeudi 28 mars. À leur côté, ce sont 5 autres projets qui ont remporté l’approbation des jurys.
- Catégorie Énergie et environnement : COMPOSTHOR d’Hector CHASKILEVITCH, Nicolas JOUVENT et Tom MEISTER de la majeure conversion d’énergie.
- Catégorie Robotique et Design : CYKITOWER d’Héloïse HAMON, Marie DELVAUX et Sophie LEPERE de la majeure Ingénieur-Designer.
- Catégorie Transports et mobilités : AROOT de Louis-Marie LE FLOCH BROCQUEVIEILLE, Eliott MERCIER-YTHIER et Fanny ROUSSEY de la majeure Systèmes embarqués et transports intelligents en apprentissage.
- Catégorie Ingénieurs Manager : AURUM de Fanny BOUDARENE, Arthur GEORGI, Léa LAPALU et Raphael MINETTI-VEIA de la majeure ingénierie financière et statistique.
- Catégorie Villes connectées : LOCALISATION DÉFAUTS ÉLECTRIQUES CATÉNAIRE de Naewen AVARD, Clotilde FREREJEAN et Emilie GAUTHERET de la majeure Conversion d’énergie.
- Catégorie Intelligence numérique : BRAIN BLOOM de Guillaume DUTHEIL, Albane PAPILLON et Theo PINARDIN de la majeure Intelligence artificielle.