Le prix du meilleur projet dans la catégorie « Climate Crisis », une place dans les 10 meilleurs projets undergraduate, trois nominations (« Best Hardware », « Best Wiki » et « Best Sustainable Development impact ») et une médaille d’or : c’est simple, l’équipe iGEM IONIS vient de réaliser la meilleure performance de sa jeune histoire lors de l’édition 2022 de l’iGEM qui se déroulait du 26 au 28 octobre au Parc des expositions de la Porte de Versailles à Paris ! Une performance XXL lors du plus grand concours étudiant au monde dédié à la biologie de synthèse qui vient récompenser le travail et la motivation de ces huit étudiants venus de Sup’Biotech, de l’EPITA et de l’ESME à l’origine de StarchLight, un projet innovant cherchant à revaloriser la drêche des brasseries !
Copyright : iGEM Foundation and Justin Knight
Lancée pour la première fois en 2015, l’initiative iGEM IONIS a pour objectif de fédérer chaque année des étudiants de différentes écoles du Groupe IONIS afin de participer en équipe à l’Internationally Genetically Engineered Machine (iGEM) autour d’un projet innovant. Même si, lors des éditions précédentes, l’équipe iGEM IONIS a souvent brillé, récoltant régulièrement une médaille d’or et des nominations, jamais elle n’avait atteint un si haut niveau de récompenses que lors de cette finale 2022. Forcément, un tel bilan ne peut que satisfaire ces étudiants qui, pendant plusieurs mois, n’ont eu de cesse de redoubler d’efforts et d’associer leurs compétences pour atteindre les sommets. Et ce n’est pas Louis Comte (ESME promo 2023), chargé du design de la bio-batterie au sein de l’équipe iGEM IONIS, qui dira le contraire !
Louis Comte
À la base, pourquoi as-tu choisi de rejoindre l’équipe iGEM IONIS ?
Louis Comte : C’est arrivé alors que j’étais en fin de 4e année. Je suis tombé sur la proposition de l’équipe iGEM IONIS et je me suis que je pourrais m’y investir en parallèle de mes boulots d’été. La proposition me tentait d’autant plus que j’avais déjà une certaine appétence pour la biologie. En effet, avant d’intégrer l’ESME, j’ai fait un bac STL, soit « Sciences et technologies de laboratoire », un bac principalement axé sur la biologie pure et les biotechnologies, qui m’avait permis de manipuler en laboratoire, d’identifier des bactéries, de comprendre les procédures permettant aux bactéries d’échanger entre elles, etc. Après ça, ayant une base solide en mathématiques et physique, j’ai pu me permettre de prendre le virage de l’ESME et d’approfondir d’autres domaines, comme l’électricité et la mécanique. Bref, rejoindre l’iGEM IONIS me semblait être un bon moyen de ressasser ses compétences et de les utiliser pour quelque chose qui me plaît comme, par exemple, le génie biologique.
Quel était ton rôle justement au sein de l’équipe ?
J’étais en charge de désigner le prototype au sein du « Dry lab », en compagnie de Baptiste Collin et Danyil Bazain de l’EPITA et d’Alexandre Trubert de Sup’Biotech, le chef de projet. Je m’occupais de la partie bio-batterie du prototype. Je l’ai modélisé en utilisant le logiciel SolidWorks pour qu’il soit imprimable et présenté lors du Grand Jamboree. Il fallait arriver à répondre à tous les critères demandés et je pense que j’y suis bien arrivé !
Qu’as-tu le plus apprécié durant cette aventure ?
Principalement de pouvoir développer mes compétences aux côtés d’Alexandre, le chef de projet, mais aussi de pouvoir aider l’équipe, tout simplement. Mine de rien, se dire que son travail a permis d’apporter de la valeur au projet initial, c’est très gratifiant, d’autant que je considère d’abord StarchLight comme le projet des étudiants de Sup’Biotech. Ce sont vraiment eux qui l’ont imaginé de A à Z. Moi, j’estime seulement les avoir aidés dans leur aventure !
T’attendais-tu à ce que l’équipe remporte autant de distinctions ?
Pas du tout ! Quand on discutait entre nous lors de la finale, on prenait cela vraiment à la légère. Il faut dire qu’en face de nous, certaines équipes étaient assez impressionnantes étant donné leur taille. Par exemple, dans notre équipe, nous étions huit étudiants accompagnés par deux coachs, tandis que d’autres formations étrangères comptabilisaient parfois une trentaine de membres et sept coachs ! Quand on voit de telles équipes, on se dit forcément qu’elles doivent avoir des projets bien plus impressionnants, avec des budgets plus importants et des technologies super avancées… Mais finalement, on a réussi à faire la différence en ayant opté pour une technologie simple répondant à un but simple et efficace, même si, au moment de l’annonce du prix de la track « Climate Crisis », j’avoue que je n’y croyais pas. Je pensais même que c’était une blague ! (rires)
Quelle a été ta réaction quand tu as su que le projet a également obtenu une nomination dans la catégorie « Best Hardware » ?
C’était une grande satisfaction même si j’ai l’impression d’avoir seulement fourni un peu de ce que je savais faire à l’équipe. Toutefois, avec le recul, je me dis que je suis quand même parvenu à rivaliser seul avec des personnes qui travaillaient parfois à plusieurs sur leur conception de ce prototype !
L’autre but de l’iGEM, c’est de favoriser les échanges, non ?
C’est vrai. D’ailleurs, le Grand Jamboree a commencé dès les transports en commun ! En effet, dans le tramway menant à Porte de Versailles, je suis tombé sur des personnes qui portaient le fameux polo de l’iGEM et qui parlaient espagnol. Forcément, j’ai commencé à échanger avec elles. Et une fois arrivé sur place, le concours prenait encore une autre dimension. J’ai été impressionné de voir autant d’équipes et de projets venant du monde entier se réunir en un même lieu ! À côté de nous par exemple, il y avait une équipe de Manchester qui, en plus de défendre leur projet, comptait bien profiter de son séjour à Paris pour s’amuser. L’ambiance était très sympa : tout le monde allait voir ce que faisaient les autres, visiter les stands des projets comme des entreprises présentes… C’était même assez festif, avec parfois des équipes totalement déguisées, alors qu’il s’agissait d’une compétition mondiale prestigieuse ! Et même moi qui ne suis pas un expert, je me suis pris au jeu et j’ai tenté de comprendre comment tel ou tel projet créait ses protéines et avec quelles technologies… Bon, j’avoue tout de même avoir eu tendance à me rapprocher surtout des projets plus simples, portés par de petites équipes, histoire de mieux appréhender ce dont ils traitaient.
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L’aventure iGEM IONIS t’a-t-elle donné envie de continuer à travailler autour des sciences du vivant ?
D’une certaine façon, je le fais déjà à l’ESME puisque je suis actuellement spécialisé en biomécanique et robotique médicale, ce qui m’amène à travailler sur sujets liés à l’imagerie médicale, aux IRM, aux rayons X, etc. Mais c’est bien moins axé sur les biologies que ce que peuvent faire les étudiants de Sup’Biotech ou ma petite amie qui, justement, évolue dans la biologie en rapport avec l’expérimentation animale. En tant que futur ingénieur, mon rôle pourra potentiellement être d’apporter les technologies et les outils qu’ils pourront, eux, utiliser pour leurs travaux. Pour autant, mon projet professionnel actuel consiste plutôt à aller travailler dans le nucléaire, un secteur qui, de prime abord, n’a rien à voir avec la biologie… sauf qu’en fait, il y a aussi des domaines d’applicabilité ! En effet, j’ai appris récemment que les bassins des réacteurs nucléaires rencontraient des problèmes de bactéries résistantes dans l’eau et dont il faudrait pouvoir se débarrasser. Donc peut-être qu’un jour, j’y reviendrais !
Enfin, quel conseil donnerais-tu aux étudiants de l’ESME intéressés à l’idée de rejoindre l’iGEM IONIS dans le futur ?
De ne pas hésiter à aller au contact et, si possible, de vivre à Paris ! En effet, j’ai rejoint l’iGEM IONIS alors que je vivais encore en région lyonnaise. Certes, cela ne nous empêchait pas d’organiser des réunions pour faire avancer le projet, mais c’est tout de même plus simple de pouvoir se voir physiquement régulièrement : cela augmente considérablement le nombre d’interactions avec les membres de l’équipe surtout pour ceux qui, comme moi, sont assez introvertis à la base. Je conseillerais donc aux futurs étudiants de l’équipe de ne pas hésiter à s’impliquer pleinement et à oser faire le premier pas !
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L’équipe iGEM IONIS 2022 derrière le projet StarchLight :
Danyil Bazain (EPITA promo 2024, Bachelor Cybersécurité), membre de la Dry Lab team, Chloé Bonef (Sup’Biotech promo 2023, Majeure R&D), membre de la team R&D en laboratoire et membre du pôle Human Practices, Baptiste Collin (EPITA promo 2024, Bachelor Cybersécurité), membre de la Dry Lab team, Louis Comte (ESME promo 2023), chargé du design de la bio-batterie, Axelle Dieumegard (Sup’Biotech promo 2023, Majeure ESME Santé Mécanique), membre de l’équipe Finance & Communication, Solène Galpy (Sup’Biotech promo 2023, Majeure R&D), membre du pôle Human Practices, de l’équipe Communication et de l’équipe Laboratoire, Martin Pezous (Sup’Biotech promo 2023, Majeure R&D), membre du pôle R&D et de l’équipe Laboratoire et Alexandre Trubert (Sup’Biotech promo 2023, Majeure R&D), Team Leader et membre du pôle R&D.