À l’ESME, tous les étudiants ont la possibilité de valider un double diplôme lors de leur dernière année d’étude, qu’elle que soit leur Majeure. Et parmi les futurs ingénieurs qui ont décidé de suivre le double diplôme Master Recherche en partenariat avec l’Université Paris-Saclay se trouvent Nicolas Chea et Anthony Jolivet (promo 2022). Le premier a ainsi opté pour le Master Traitement de l’Information et Exploitation des Données (TRIED) tandis que le second s’est laissé séduire par le Master Systèmes Embarqués et Traitement de l’Information (SETI). Un choix que les deux intéressés ne regrettent absolument pas !
Nicolas Chea et Anthony Jolivet
C’est en 3e année à l’ESME que Nicolas Chea a découvert l’existence du Master Recherche. « Auparavant, cela ne m’avait jamais traversé l’esprit de commencer une carrière dans la recherche, confie-t-il. Par la suite, j’ai pu découvrir ce que faisait un ingénieur de recherche en tant que doctorant ou en travaillant dans la R&D, et c’est à ce moment-là que je me suis dit que cela pouvait être super intéressant. » Cette épiphanie s’explique aussi par le domaine qui passionne l’étudiant : l’intelligence artificielle (IA). « L’IA, au début de mes études, je n’y connaissais pas grand-chose à part ce qu’on pouvait en entendre parfois à la télé, s’en amuse Nicolas. En fait, j’ai vraiment découvert ce domaine lors d’un stage, à travers le monde du marketing. Or, dans ce domaine, il y a deux types de profil, avec d’un côté ceux qui sont plutôt dans l’industrie et dans l’application des méthodes, et donc peu ou pas dans la recherche, et de l’autre, il y a ceux qui conçoivent des méthodes, qui développent des améliorations, des algorithmes, des modèles, etc. Et pour faire partie de ceux-là, il faut très souvent suivre un enseignement dans la recherche. C’est surtout pour ça que je me suis intéressé à ce parcours. »
Crédit photo : Christophe Peus/Université Paris-Saclay
Favoriser les rencontres…
Durant son double diplôme à l’Université Paris-Saclay, Nicolas est frappé par la diversité des profils présents à ses côtés. « La vingtaine d’étudiants de ma classe provenaient d’une dizaine d’écoles d’ingénieurs et d’universités différentes, certains venant également d’un autre pays, avec sept étudiants étrangers dans le programme, détaille-t-il. Cette diversité fait que l’on apprend beaucoup des uns des autres, puisqu’on n’a pas du tout eu le même parcours. C’est un gros point positif ! » Un constat partagé par Anthony Jolivet qui a saisi l’opportunité du Master Recherche pour avoir « une vision axée recherche », « découvrir l’univers de la faculté que je ne connaissais pas du tout » et surtout « en connaître un peu plus sur les systèmes embarqués au sein de la robotique », son principal objectif. « Actuellement, les systèmes embarqués sont quasiment partout autour de nous dans la vie de tous les jours. Alors, quand j’ai vu que ce double diplôme offrait la possibilité de faire aussi une Majeure en vision robotique et en reconnaissance vocale, je n’ai pas hésité à le tenter. » Pour lui, ces quelques mois passés au sein du Master SETI ont été une belle expérience humaine : « J’en garde un très bon souvenir ! C’est vraiment une richesse que de pouvoir côtoyer toutes ces personnes très différentes venant du monde entier ! »
… et approfondir ses connaissances
Au-delà des interactions avec les autres apprenants, les deux représentants de l’ESME ont évidemment profité de leur programme respectif pour suivre des cours très souvent passionnants. « J’ai particulièrement apprécié ceux qui étaient en rapport avec le lancement des noyaux systèmes embarqués ainsi que ceux plus axés sur l’intelligence artificielle et la vision robotique », assure Anthony. Quant à Nicolas, il retient essentiellement le cours de Deep Learning (ou apprentissage profond en français). « Ce sont des technologies super récentes qu’on peut seulement bien aborder dans un cadre de recherche, précise-t-il. En effet, c’est très compliqué de formaliser des cours sur quelque chose d’applicatif alors que les domaines liés sont très récents. Il nous arrivant ainsi d’étudier des méthodes qui, parfois, dataient seulement de quelques mois ! Le cours du Master est donc mis très régulièrement à jour grâce aux chercheurs qui se basent sur la recherche récente et les travaux menés par leurs collègues. Il correspond vraiment à l’actualité du domaine et nous donne l’occasion d’appréhender encore plus ce qu’est la recherche car, au fond, dans la recherche, on apprend tous les jours de nouvelles choses ! »
Crédit photos : Christophe Peus/Université Paris-Saclay
Utiliser les technologies pour aller plus loin
Actuellement, les deux futurs ingénieurs réalisent leur stage de fin d’études. Pour Nicolas, cela se passe chez OCTO Technology, une société de conseil dans les nouvelles technologies, pour travailler sur l’amélioration de la prise en charge des personnes épileptiques en collaboration avec un centre médical qui s’appelle le Centre Médical de La Teppe et une association à but non lucratif qui s’appelle Aura. « Ce sont deux entités qui travaillent dans la recherche médicale, souligne-t-il. La première est spécialisée dans les maladies neuronales tandis que la seconde développe des produits connectés pour les épileptiques. Il faut savoir qu’on dénombre plus de 600 000 épileptiques en France. Or, parmi ces gens-là, il y en a qui sont traitées par des traitements médicamenteux et d’autres pour qui c’est impossible. Pour ces derniers, il y a une méthode qui existe, qui s’appelle la stimulation du nerf vague : on utilise alors les algorithmes de détection des crises épileptiques et on envoie des impulsions électriques dans le système neuronal, le système nerveux, pour empêcher la crise de venir ou alors pour en réduire ses effets. » Un sujet qui colle parfaitement avec ses ambitions et sa vision de l’intelligence artificielle. « Il y a pas mal d’idées reçues sur l’IA comme quoi elle nous séparerait des hommes en donnant davantage de responsabilités aux machines, alors que je suis convaincu qu’elle peut justement servir dans le social ! » D’ailleurs, Nicolas ne s’en cache pas : il aimerait pouvoir continuer à travailler sur ce volet social de l’IA pour la suite de sa carrière dans la recherche. « J’ai plusieurs débouchés possibles, poursuit l’étudiant. Ce serait soit continuer en tant qu’ingénieur de recherche dans l’IA – plusieurs secteurs m’attirent, comme l’énergie et la santé –, soit faire une thèse académique en université ou en laboratoire, soit faire une thèse CIFRE. Cette dernière est une particularité française qui permet de mener une thèse, plus axée sur l’utilisation de la recherche dans le cadre de l’industrie, via une collaboration entre une entreprise et une université ou un laboratoire. »
Crédit photo : Corinne Hameau
Pour son ultime stage, Anthony a quant à lui choisi de rejoindre une entreprise qui l’avait déjà accueillie lors de son stage de 4e année : Shark Robotics. « Son activité porte notamment sur la conception de robots qui ont pour but d’éloigner l’humain du risque, explique-t-il. On retrouve ainsi l’entreprise derrière le développement des robots pompiers déployés lors de l’incendie de la cathédrale Notre-Dame de Paris en 2019. » Au sein de Shark Robotics, Anthony assure le rôle d’ingénieur logiciel spécialisé en mécatronique. « Je vais m’occuper de tout ce qui est le développement des systèmes embarqués – caméras, contrôleurs, etc. En parallèle de ça, je vais aussi m’occuper de tout ce qui est asservissement du bras. Et cet aspect, j’ai justement pour l’approfondir en partie grâce aux cours suivis dans le cadre du double diplôme ! » Pas forcément enclin à l’idée de poursuivre avec un doctorat par la suite, Anthony se voit plutôt continuer l’aventure avec son employeur actuel et en profite pour adresse un message à celles et ceux qui hésiteraient à marcher sur ses pas. « Il ne faut pas avoir peur du double diplôme ! On peut penser que c’est beaucoup plus dur mais, en fait, c’est juste une méthode de travail différente qui apporte beaucoup à l’étudiant ! »