Pour faciliter encore davantage la création d’entreprise auprès de ses étudiants et jeunes diplômés, l’ESME avait rejoint le Pôle Entrepreneuriat Innovation de Paris-Saclay (PEIPS) au mois de juillet 2021. Quasiment un an plus tard, le campus d’Ivry-sur-Seine de l’école d’ingénieurs a pu abriter la dernière édition du Demo Day du programme du D2E (Diplôme Étudiant-Entrepreneur) du Pépite PEIPS. Un événement réunissant startups et experts, prompt à stimuler celles et ceux qui ont une fibre entrepreneuriale !
Le D2E est un programme de pré-incubation s’adressant particulièrement aux jeunes diplômés*. Bénéficiant du Statut National Étudiant-Entrepreneur, ces derniers peuvent ainsi poursuivre une aventure entrepreneuriale initiée pendant ou à la suite de leurs études (en continuant leur projet de start-up ou en décidant d’en démarrer un nouveau), acquérir de nouvelles connaissances, suivre des ateliers, faire de nombreuses rencontres et obtenir un diplôme, délivré sur la base d’une évaluation continue des compétences entrepreneuriales des étudiants et de soutenances en fin d’année. C’est dans ce contexte que le D2E du Pépite PEIPS organise chaque année depuis 2019 son Demo Day. « Cet événement est, en quelque sorte, le bouquet final du programme, son aboutissement, explique Florence Law, directrice du Diplôme Étudiant-Entrepreneur du Pépite PEIPS. Il s’agit du moment où nos futurs diplômés vont exposer leurs produits et services… et c’est la première fois que nous le faisons à l’ESME que nous remercions pour son accueil ! »
Florence Law
Un challenge pour les entrepreneurs
Réunissant cette année douze entrepreneurs prometteurs dans des domaines variés, de la cybersécurité à l’agriculture, ce Demo Day a pour but de présenter des startups à de potentiels investisseurs et financeurs. Une démarche à la fois formatrice et essentielle dans cet écosystème comme le souligne Florence Law. « Les projets présentés sont de maturités différentes, mais l’objectif reste toujours le même : confronter, parfois pour la toute première fois, nos participants à des investisseurs. On reste dans un esprit purement pédagogique, mais rattaché au réel, avec un jury composé de membres venus de différents horizons : des business angels, des établissements publics, des banques, des incubateurs publics comme IncubAlliance ou privé comme Creative Valley… Et c’est aussi la première fois qu’en marge du Demo Day, nous organisons une cérémonie de remise de diplôme officielle pour la promotion précédente, à savoir notre promotion 2021 ! »
Apprendre à cultiver son réseau
Membre du jury de cette édition 2022, Michel Lerendu est justement président de Paris-Saclay Business Angels, « un réseau d’investisseurs privés » basé sur le territoire de Paris-Saclay, « qui finance des projets de croissance sur l’innovation technologique comme l’innovation de procédés » et réalise parfois du coaching auprès de diverses filières entrepreneuriales. Pour lui, le Demo Day du D2E est l’occasion idéale pour faire du « sourcing », soit de « l’identification de projets sur lesquels nous sommes susceptibles d’intervenir » à l’avenir. « En général, nous investissons sur un projet sur 10, voire un projet sur 20, précise le responsable. Et si nous investissons en général sur des projets plus murs que ceux présentés lors du Demo Day, ce genre d’événement nous permet de localiser en amont des projets intéressants et, surtout, les individus qui les portent. Par exemple, nous nous intéressons en ce moment à un projet porté par un ancien étudiant de Paris-Saclay que nous avions connu il y a quatre ou cinq ans et qui, en cours de route, a changé d’idée. Son projet dans lequel nous allons investir est totalement différent de celui qu’il avait à l’époque ! Au fond, l’entrepreneuriat est une course de fond et nous sommes persuadés que les équipes sont tout aussi importantes que les projets, si ce n’est parfois plus. »
Pouvoir augmenter ses compétences…
Parmi les porteurs de projets réunis pour le Demo Day se trouvaient Héloïse Mailhac, diplômée de Sup’Biotech (une autre école d’ingénieurs du Groupe IONIS également partenaire du PEIPS) qui poursuit le développement de STH Biotech, sa start-up développant un procédé innovant de biotechnologie végétale pour la production de principes actifs à partir du cannabis. La jeune CEO et cofondatrice l’assure : le statut d’Étudiant-Entrepreneur comme le D2E lui ont permis d’avancer plus sereinement. « Ce statut m’a d’abord permis de faire mon stage de fin d’études sur mon projet avant de créer l’entreprise, puis de garder le statut étudiant après mon diplôme à Sup’Biotech afin de pouvoir m’y consacrer à temps plein. J’ai alors enchaîné avec le D2E pour avoir une approche encore plus pratique de ce qu’est l’entrepreneuriat, en participant à des ateliers pratiques sur des sujets très variés – marketing, business, recrutement, juridique… Le programme me permet aussi d’obtenir une certification démontrant que j’ai suivi un vrai parcours d’entrepreneuriat, ce qui me donne encore plus de légitimité face aux investisseurs. » Un autre avantage selon Héloïse concerne l’écosystème même de Paris-Saclay. « Grâce à lui, j’ai notamment pu rejoindre le programme HEC Challenge +, pour renforcer encore plus mes compétences business et entrepreneuriales. » Créée en septembre 2021, STH Biotech continue donc de grandir de la meilleure des manières. « Nous sommes trois dans la société aujourd’hui. Désormais, notre objectif est de progresser sur la partie R&D et d’actionner les étapes commerciales pour la future mise sur le marché de notre premier produit d’ici un à trois ans. Et pour mener à bien ce développement, nous comptons lever des fonds dès 2023. » De bon augure pour la suite.
Héloïse Mailhac
… et se focaliser sur son projet
Toutefois, si STH Biotech a déjà atteint un certain niveau de maturité, d’autres projets portés par les membres du D2E sont encore dans leur première phase de construction. C’est notamment le cas de Mysterra, porté par Richard Morel, qui a rejoint le programme après un DUT Informatique. « J’ai toujours voulu créer des choses, d’où mon intérêt pour le statut d’Étudiant-Entrepreneur et le D2E, explique-t-il. J’ai commencé sur un premier projet avant de faire un pivot et de me lancer dans Mysterra il y a deux mois environs. Depuis, je ne travaille que sur ça ! » Bien qu’encore jeune, le projet de Richard ne manque pas moins d’ambition. « Il s’agit d’un jeu vidéo utilisant une cryptomonnaie comme monnaie principale. À la différence des autres jeux utilisant déjà des cryptomonnaies, qui reposent majoritairement sur un gameplay à la Pokémon, je souhaite pouvoir laisser une plus grande liberté aux joueurs, en m’inspirant d’un Minecraft par exemple. L’idée, c’est de pouvoir récréer entièrement une société dans cet open world, avec une économie réelle permettant aux joueurs d’en vivre. » Encore plongé dans une phase de conception et de test pour arriver à l’élaboration d’un prototype et sortir une démo jouable prochainement, le créateur de Mysterra profite du D2E pour recueillir un maximum de conseils, notamment via les ateliers. « Par exemple, dans un DUT Informatique, même si l’on a des cours de communication, on n’apprend pas forcément à parler, à défendre son projet. Toutes ces compétences me sont très utiles ! »
Richard Morel
Faciliter les échanges et les rencontres
Toutes ces aventures et présentations ne pouvaient pas laisser indifférents les étudiants et Anciens de l’ESME, à commencer par ceux qui évoluent au sein de Sudri’Cub, l’incubateur de l’école, comme l’affirme Theodor Felezeu, son responsable. « Après cette première année de partenariat avec le Pépite PEIPS, il était important pour l’ESME de répondre présent et d’accueillir cet événement phare permettant de découvrir en une journée tous les projets qui ont été menés dans le cadre du D2E. L’idée était aussi de pouvoir faire rencontrer l’écosystème de Paris-Saclay et nos startups incubées au sein du Sudri’Cub car il y a de belles synergies à développer ! » Aux yeux de l’ingénieur-entrepreneur, il est d’ailleurs capital pour les « startuppers » de se nourrir d’un maximum d’échanges possible et de multiplier les interlocuteurs. « L’entrepreneuriat, c’est un panachage d’éléments que l’on ne maîtrise pas forcément au début de l’aventure mais qui s’acquiert au fur et à mesure que l’on s’aguerrit, avec des composantes telles que le marketing, la finance, la communication ou encore le développement technologique, qui est le point d’orgue d’une école d’ingénieurs comme l’ESME. Il faut toujours pouvoir s’ouvrir à d’autres typologies d’expertise, d’où l’intérêt de ce partenariat avec le PEIPS, pour donner un accès à des structures permettant d’accompagner nos jeunes au-delà des murs de l’ESME. »
Enfin, les coulisses du D2E ont aussi permis aux startups incubées de jauger de potentiels investisseurs, la quête de financement étant très souvent cruciale pour ses jeunes structures pleines de promesses. « À l’ESME, nous avons par exemple un partenariat solide avec le Réseau Entreprendre Val-de-Marne, à travers lequel nos startups lauréates peuvent constituer un premier capital de départ à hauteur de 100 000 euros, souligne Theodor Felezeu. Mais par la suite, pour les paliers suivants nécessitant une levée en seed de 200 à 500 000 euros, les réseaux d’investisseurs sont importants. D’ailleurs, AvekIA Technology, une de nos startups intervenant dans la digitalisation des processus de maintenance incendie, devrait prochainement amorcer une évolution dans son développement qui l’amènera sans doute à rechercher ce type de financement. »
*Le D2E peut aussi s’adresser de manière plus occasionnelle à des étudiants encore en formation, mais qui souhaitent renforcer leur conduite de projet entrepreneuriale.