Cinq jours pour changer de regard sur le monde, la nature et l’ingénierie dès le début du cursus : voilà ce qu’a proposé l’ESME à l’ensemble de ses 1res années du 18 au 22 octobre 2021. Qu’ils soient basés à Paris, Bordeaux, Lille ou Lyon, tous les nouveaux étudiants de l’école ont ainsi pu participer à la toute première semaine Biom’impact organisée en France, en partenariat avec l’association Makesense et le Ceebios. Un événement inédit et dense qui s’inscrit pleinement dans l’ambition de l’ESME à former des ingénieurs conscients de l’impact environnemental de l’innovation !
Conçus et proposés par Makesense en association avec le Ceebios, les événements Biom’impact se déroulent généralement sur deux jours et sous la forme d’un créathon consacré au biomimétisme. Pour cette rentrée à l’ESME, l’ambition était encore plus grande en proposant pour la première fois un programme étalé sur cinq jours et intégrant également d’autres enjeux. « Nous voulions aller plus loin, explique Phil Becquet, membre du pôle formation du Ceebios et animateur de cette semaine pas ordinaire au sein de Makesense. Nous avions à cœur de parler des enjeux sociétaux et de développement personnel, mais aussi d’apporter aux étudiants des outils de collaboration et de coopération avant de clôturer cette semaine par notre créathon qui leur permet de faire émerger des idées inspirées du vivant. » Une volonté partagée par l’école comme le souligne Sonia Jeanson, directrice du développement de la formation à l’ESME : « Nous avons pris l’opportunité de la réforme du lycée pour faire évoluer notre programme de 1re année pour répondre à la plus grande variété des profils des nouveaux bacheliers tout en l’accordant à notre raison d’être qui est de former des ingénieurs capables d’innovations au service d’un monde durable. Il nous est alors paru essentiel de nous associer à Makesense et d’intégrer cette semaine Biom’Impact à notre rentrée ! » Et pour réussir cet événement national novateur pour l’ESME, pas moins d’une centaine d’intervenants ont été mobilisés sur les différents campus durant cinq jours.
Kalina Raskin, directrice générale du Ceebios, est intervenue en direct dans les quatre campus de l’ESME
Phil Becquet
D’abord apprendre sur soi et sur le vivant…
Le premier jour de cette semaine atypique permettait aux 530 étudiants concernés de prendre part à « la Marche du Temps Profond » (ou « Deep Time Walk »), une balade d’un genre un peu particulier développée par le Schumacher College puis adaptée par L’Institut des Futurs Souhaitables. « Il s’agit de marcher 4,6 km pour se reconnecter au temps long en retraçant la grande histoire du vivant depuis 4,6 milliards d’années, chaque pas équivalant symboliquement à un million d’années », détaille Phil Becquet.
Le lendemain, la thématique s’articulait autour d’une Fresque du Climat et d’une introduction au kit « Inventons Nos Vies Bas Carbone », « pour à la fois comprendre les enjeux climatiques, visualiser l’ordre de grandeur de l’empreinte carbone moyenne d’un Français et voir quelles solutions peuvent permettre de réduire cette empreinte ».
Le mercredi était lui dédié au développement personnel afin de mieux cerner ses passions, ses envies et ses sources de motivation, mais également d’identifier ses forces et apprendre à améliorer sa façon de travailler en équipe. Cela passait par la fameuse approche de l’ikigaï. « Il s’agit de se poser des questions pour savoir ce que l’on aime faire, ce pour quoi on est doué, ce dont le monde a besoin et ce pour quoi on voudrait être rémunéré et/ou valorisé pour ensuite tenter de trouver une convergence entre ces quatre points : c’est ça l’ikigaï, une raison de vie. » À la suite de cette étape, les participants étaient enfin prêts à se lancer en équipes dans le créathon !
… avant de commencer à imaginer l’innovation !
Le principe du créathon était simple : demander aux équipes de choisir une problématique sociale et/ou environnementale, puis d’explorer des modèles biologiques à la recherche de pistes de solutions dans le règne du vivant pour enfin faire émerger des idées et concepts de solutions bio-inspirées tout en réfléchissant à un modèle économique vertueux et aux prochaines étapes de développement de leur projet. « La plupart des projets qui ont émergé lors de ce créathon s’appuyaient sur des problématiques très concrètes comme les gaz à effet de serre, les transports, la production d’énergie, etc., analyse Phil Becquet. Les étudiants ont osé sortir des sentiers battus et remettre en question la situation actuelle en allant chercher dans le vivant de nouvelles solutions ! »
À l’ESME Paris, Grégoire et ses camarades ont fait partie des équipes finalistes, l’occasion de « pitcher » leur projet à l’ensemble des campus connectés. « Notre projet consistait à apporter une aide médicale aux personnes qui en ont le plus besoin en luttant contre les déserts médicaux, notamment en Afrique où l’on compte généralement un médecin pour 10 000 personnes. Pour cela, avec mon équipe, nous avons imaginé comment implanter de nouveaux hôpitaux ayant un impact positif sur l’environnement en réduisant au maximum les déchets et l’empreinte carbone, avec un coût de construction plus faible en ayant recours au maximum à des matériaux biodégradables disponibles dans la nature et ne nécessitant pas de subir une transformation ! »
Toujours à Paris, Tess et Alice, membres d’une équipe uniquement composée de 1res années appartenant à la section anglophone, ont aussi pu défendre leur projet auprès de toute la promotion lors de la finale, en se tournant vers un autre domaine que la santé. « Nous avons imaginé un arbre fait de fer puddlé capable d’agir comme un paratonnerre : placé dans des forêts, il pourrait capter l’énergie/l’électricité des éclairs », lance Tess. « Comme le but premier est de protéger les forêts des incendies, nous envisageons également d’associer à cet arbre des racines capables d’humidifier et de refroidir la terre afin d’éviter les sécheresses liées au réchauffement climatique et donc de réduire encore davantage les risques de feux de forêts », ajoute Alice.
Des débuts prometteurs et encourageants !
À en croire l’ensemble des participants, cette première édition de la semaine Biom’Impact a tenu toutes ses promesses. Nombreux sont ainsi les futurs ingénieurs à partager l’avis de Mathilde, étudiante de l’ESME Lille : « Cette semaine m’a appris énormément de choses sur moi, à travailler en équipe, à savoir ce que je voulais… En plus de cela, j’ai découvert le biomimétisme, à quel point il est présent dans notre vie et combien il peut être utile. Sans parler des nombreux projets tous aussi géniaux les uns que les autres ! » Déjà initié à l’impact des technologies sur l’environnement lorsqu’il était au lycée, Grégoire a lui apprécié le programme au sens large : « S’inspirer du vivant m’a beaucoup plu : on a appris de nouvelles choses et à avoir un autre regard sur la planète, notamment via la Fresque du Climat. Et finir par le créathon était super intéressant, avec la recherche documentaire et le fait de devoir explorer des solutions auxquelles, au départ, on n’aurait jamais pensé ! »
Pour Sonia Jeanson, la mission semble donc accomplie : « Cette semaine nous a permis de planter des graines qui, on l’espère, germeront tout au long de la formation. Cette méthodologie du créathon, nos futurs ingénieurs continueront à l’explorer au fur et à mesure des années ! » D’ailleurs, certains des projets ayant vu le jour lors de cette première édition pourront être poursuivis à l’avenir. « Les plus pertinents et les plus motivés peuvent bénéficier d’un suivi de la part du Ceebios pour l’expertise en biomimétisme, de Makesense pour l’accompagnement de projet et de Sudri’Cub, l’incubateur de l’école, rappelle Phil Becquet. L’idée, c’est de pouvoir aider les étudiants à continuer à développer ces projets tout au long de leurs études, qu’ils ne soient pas que théoriques mais deviennent de vrais cas pratiques ! » Et peut-être devenir de réelles innovations ?