Pour répondre aux transformations de la société et à l’essor des nouvelles technologies, l’ESME Sudria lance ce semestre cinq nouvelles Majeures pour inscrire ses étudiants dans le futur de l’ingénierie.
Faire des études à l’ESME Sudria ouvre de nombreuses portes et mène à de nombreux domaines, y compris ceux liés au business grâce notamment au Parcours Ingénieur-Manager mis en place par l’école depuis 4 ans. Ce dernier propose à présent la Majeure Big Data & Digital Marketing pour permettre à celles et ceux qui le souhaitent d’embrasser une carrière passionnante associant le meilleur de deux mondes qui n’ont plus de raison de s’opposer. En cohabitant, la technique et le management peuvent même donner naissance à des innovations impressionnantes pouvant révolutionner le commerce et la communication. Une vraie plus-value sur laquelle revient Salma Rebai-Jribi, responsable de cette Majeure conçue en partenariat avec l’ISG.
Le Big Data est présent à l’ESME Sudria depuis plusieurs années. Pourquoi avoir voulu créer une nouvelle Majeure en lien avec le marketing ?
Salma Rebai-Jribi : Cette création nous semblait incontournable. En effet, nous savons tous que les applications issues du Big Data sont déjà une réalité et de plus en plus fréquentes dans de nombreux domaines, les entreprises souhaitent analyser avec pertinence les données à leur disposition pour les transformer en informations dites intelligentes afin de créer de la valeur. Dans le secteur du commerce, ce besoin est encore plus important et les acteurs du digital marketing sont nombreux à avoir compris l’intérêt d’utiliser les technologies liées au Big Data pour prendre en compte la mobilité des clients, analyser leurs comportements individuels, cerner leurs attentes et adapter les services proposés en conséquence. Ainsi, pour se démarquer de la concurrence, une entreprise doit arriver à cibler non plus des foules de consommateurs, mais des individus, avec une expérience utilisateur adaptée au cas par cas. C’est là où intervient justement le Big Data, avec la possibilité de fournir à l’entreprise des outils et solutions technologiques pouvant récolter les données, les analyser avec des algorithmes d’intelligence artificielle et ainsi les incorporer à la prise de décision. Pour résumer, le fait d’associer le Big Data et le marketing digital permet de proposer la bonne offre à la bonne personne au bon moment et sur le bon canal – par SMS, par email, etc. Cela permet aussi de s’opposer à ce qu’on appelle le « spam marketing » et à la publicité non ciblée. Et il était donc logique pour l’ESME Sudria de créer, au sein de son Parcours Ingénieur-Manager, une Majeure entièrement tournée vers cet aspect, en partenariat avec une grande école de commerce comme l’ISG.
Quel est l’intérêt de former des profils associant l’esprit d’ingénieur à cette composante business-marketing ?
Nous souhaitons former des ingénieurs pluridisciplinaires ayant des compétences hybrides à la fois techniques-scientifiques et managériales. Dotés de cette double compétence, ils pourront travailler à l’interface du Big Data et du marketing digital et donc échanger avec des ingénieurs, mais aussi avec des personnes des métiers du marketing, ce qui permettra de développer des solutions technologiques innovantes pour répondre aux nouvelles attentes du secteur. Ils seront capables de gérer ainsi la transformation digitale des entreprises. Nous recherchons donc des étudiants créatifs, curieux et ambitieux qui veulent explorer de multiples disciplines et toucher aussi bien à l’informatique qu’au management.
À quels genres de cours doivent s’attendre les futurs étudiants de la Majeure ?
Comme il s’agit d’un double diplôme, une partie des cours est assurée par l’ESME Sudria et l’autre dans les locaux de l’ISG. Les cours se basent ainsi sur trois principaux axes de compétence. Le premier axe, c’est la Data Science ou science de la donnée : on introduit aux étudiants les différentes méthodes et outils pour l’extraction de la connaissance à partir de la data – méthodes d’apprentissage automatique, Deep Learning, data visualization, traitement du langage naturel, web mining pour l’analyse des réseaux sociaux, etc.
Le deuxième axe concerne l’architecture Big Data. Les étudiants vont avoir des cours portant sur les différentes technologies de collecte, stockage et traitement des données massives et hétérogènes. Cela implique des cours sur les bases données NoSQL, les architectures Cloud, les frameworks de calcul distribué pour traiter ces informations avec une bonne performance ou encore les outils de traitement des données en temps réel, de plus en plus nécessaires.
Le troisième axe porte sur le marketing digital et son enseignement est assuré par l’ISG. Il va aborder toutes les notions liées au processus décisionnel – comment modéliser les problématiques business complexes, comment se fait la prise de décision… – tout en offrant un panorama des différentes stratégies de marketing digital – le brand management, la distribution et le merchandising, les politiques de référencement, le neuromarketing…
Enfin, à cela s’ajoutent d’autres compétences transverses, mais très importantes, comme l’aspect éthique de l’utilisation de la data, la protection de la vie privée, l’agilité managériale, la sécurité des données ou encore la sensibilisation à la cybersécurité.
Des professionnels sont-ils aussi à vos côtés ?
Tout à fait. Près de 70 % des enseignements sont assurés par des professionnels qui travaillent dans de grandes sociétés et startups. Une grande partie des projets de 4e année et fin d’études sont également encadrés par des entreprises partenaires, comme Intermarché cette année. C’est un point essentiel des Majeures de l’ESME Sudria qui visent à préparer au mieux les étudiants à leur vie professionnelle et le début de leurs carrières en entreprise. Cette année, des cours sont par exemple donnés par des personnes issues de L’Oréal, OCTO Technology ou Alterway. Le cursus est aussi jalonné d’événements, de conférences et de rencontres. En novembre dernier, pour la première conférence de la Majeure, nous avons ainsi pu inviter de nombreuses entreprises comme Amazon Web Services, EyeSee Research, L’Oréal et Expertime à s’exprimer sur toutes leurs innovations Big Data au service du marketing digital ou ce qu’on appelle le « data driven digital marketing ».
La première conférence de la Majeure réunissait plusieurs entreprises
Quid des projets ?
Ils sont très variés et portent sur les différentes technologies explorées par la Majeure. Actuellement, des étudiants de 4e année travaillent sur des projets liés au développement de systèmes de recommandations qui permettent de proposer à un consommateur, un produit ou un service (hôtel, restaurant…) qui réponde à ses attentes en se basant sur ses historiques de consommation ou à ceux de personnes ayant un profil similaire au sien. Un autre projet porte sur l’analyse linguistique des commentaires des utilisateurs sur Internet et notamment sur les réseaux sociaux comme Twitter ou Facebook afin de détecter l’opinion et la réaction des utilisateurs sur un produit : sont-elles positives ou négatives ? Cela permet d’analyser la perception de la marque par les utilisateurs, de mieux cerner les attentes des clients et ainsi d’améliorer les services proposés en faisant preuve de réactivité dans le cadre du service clientèle. D’autres étudiants planchent sur l’analyse prédictive pour, par exemple, prédire des achats de clients ou de rétractations d’un service ou d’un abonnement, voire prédire (ou estimer) le nombre de visiteurs potentiels sur un magasin le jour J, pour adapter l’offre à la demande. Une équipe est également concentrée sur le développement d’agents conversationnels, qu’on appelle plus communément les chatbots. Ces derniers, sur un site e-commerce, permettent de faciliter le parcours client, d’améliorer l’expérience utilisateur en proposant une assistance continue durant sa visite.
On imagine les retombées possibles. Par exemple, l’analyse linguistique pourrait complètement transformer les campagnes de communication des entreprises, ces dernières n’ayant plus à passer par des agences spécialisées souvent très coûteuses.
Bien sûr. C’est tout l’enjeu du traitement automatique du langage naturel : il permet d’analyser efficacement les commentaires textuels des clients pour mesurer la performance d’une campagne marketing. Il y a aussi le neuromarketing qui amène une notion de neurosciences et introduit ces dernières dans l’analyse des campagnes. Par exemple, je peux à l’avance évaluer ou prédire l’impact d’une publicité diffusée en analysant les émotions et réactions des utilisateurs, via notamment la reconnaissance faciale !
Au final, vers quels métiers se dirigeront les futurs diplômés ?
Ils pourront s’orienter vers des métiers vraiment orientés vers la data – Data Scientist, Data Analyst, Data Architect… –, des métiers exclusivement dédiés au digital marketing, – responsable CRM, content manager, CEO… – ou enfin des métiers à l’interface de ces deux domaines, qui sont des profils très recherchés – Business Intelligence Manager, Master Data Manager, Data Chief Officer… Plusieurs secteurs d’activité sont également possibles : e-commerce, retail, mode, restauration, telecom… À chaque fois qu’il y aura des consommateurs, on aura besoin de l’intelligence marketing et donc des technologies Big Data pour mettre en place des stratégies marketing efficaces. Bref, ils auront l’embarras du choix selon leurs préférences !